La peur du rouge en Europe, démocratie en danger

Étude10 novembre 2013 |

Avec la chute du Mur de Berlin et la disparition des anciens gouvernements communistes, l’idéologie libérale s’est imposée, partout en Europe, comme le seul mode de pensée politique, économique et social. La pensée unique, portée par de puissants lobbies et véhiculée complaisamment par les grands médias, a fait office de loi universelle, étouffant dans l’œuf toute velléité d’alternative.

Dans ce contexte, les gouvernements d’Europe de l’Est, pour intégrer l’Union Européenne, ont fait preuve d’allégeance, adoptant avec une rapidité et un zèle époustouflants, les règles du sacro-saint néolibéralisme. Face à ce rouleau compresseur, les poches de résistances se sont montrées jusqu’ici bien dérisoires.

Si la crise systémique a démontré les profondes limites du système inspiré par cette pensée unique, ses partisans n’en ont pas moins bâti une société entièrement vouée aux intérêts des marchés et plus singulièrement des marchés financiers. L’union européenne se pose en garant de ce système infligé à tous les pays européens qu’ils soient dirigés par la droite ou par la social-démocratie.

Et la crise de la dette n’a fait qu’aggraver cette situation contre laquelle commencent à émerger des mouvements sociaux à l’échelle des Etats qu’il conviendrait d’unifier en un vaste mouvement social européen. Plus que jamais, la lutte des classes, que la pensée unique avait rangé dans le placard des idéologies passées, s’impose comme une réalité vécue au quotidien.

La grande bourgeoisie ne s’y est d’ailleurs pas trompée. Elle a déjà mis à l’abri du contrôle populaire des lieux de décisions stratégiques importants. Tout ce qui défend les intérêts des peuples est catalogué de populiste. Et l’offensive de classe menée par la bourgeoisie ne s’arrête pas là.

Dans la plupart des pays de l’Est européen, l’offensive anticommuniste bat son plein. Comment expliquer ce paradoxe alors que le communisme y serait irrémédiablement mort ? Comment, sinon parce qu’il faut y briser ce qui reste d’acquis et de droits sociaux ? Et dès lors broyer, interdire tout ce qui pourrait remettre en question la machine néolibérale ?

L’offensive porte aussi sur le mouvement social lui-même en jetant le discrédit sur les organisations syndicales et les militants syndicaux, entravant par tous les moyens le droit de grève, criminalisant les militants d’associations contestataires (altermondialistes, environnementalistes…) en les assimilant, si besoin est, à des terroristes…

Parallèlement, la droite nationaliste voire fasciste pavoise. Elle est ouvertement réhabilitée dans certains pays de l’Est européen. Elle a fait son entrée dans des gouvernements de l’Europe occidentale : hier en Italie dans le gouvernement de Berlusconi, au Danemark ou en Grèce ; aujourd’hui en Hongrie.

Il apparaît donc qu’à travers l’anticommunisme, c’est à la résistance au système lui-même que la droite s’attaque et donc à la démocratie. Celle-ci reste donc clairement un enjeu de classe, un défi que la gauche se doit de relever.

C’est ce à quoi le séminaire des 18 et 19 janvier organisé à Dampremy par l’ACJJ, l’asbl le Progrès, le Parti communiste Wallonie-Bruxelles et le Parti de la Gauche Européenne vous propose de réfléchir.

Jean-Pierre Michiels
Président de l’Association Culturelle Joseph Jacquemotte

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