Épinglé

Sur cette page, nous vous proposons des recommandations culturelles, des initiatives intéressantes, des coups de cœur ou des coups de gueule, pour nourir votre réflexion.

Article de notre collègue Xavier Dupret pour Le Monde (édition du 28 février 2023)

1 mars 2023

« Le paradigme du capitalisme actionnarial a débouché sur un sous-investissement chronique qui a fini par rouvrir la boîte de Pandore de l’inflation » Au début des années 1980, un nouveau cadre de gestion a émergé en Europe occidentale et aux Etats-Unis dans le but de contrer la stagflation. Deux mouvements concomitants ont alors caractérisé d’une part les politiques monétaires et d’autre part la redistribution de la valeur ajoutée. A cette époque, la remontée des taux directeurs des grandes banques centrales a conduit à un net raffermissement des taux d’intérêt réels qui a largement contribué à mater l’inflation. Au sein des entreprises, le renchérissement du loyer de l’argent a modifié les principes de management en conférant à la valeur pour l’actionnaire (« shareholder value ») une place centrale dans les critères d’évaluation de la performance économique. La chasse aux coûts est devenue permanente, les entreprises se concentrant davantage sur leurs métiers les plus profitables. C’est dans ces conditions que la sous-traitance dans les pays à bas salaires en voie d’industrialisation (en particulier, la Chine) s’est développée. La généralisation de la mise en concurrence des salariés a permis – pression à la baisse sur les rémunérations oblige – de contenir les prix. Et l’actionnariat, pierre d’angle de la nouvelle gouvernance des entreprises, de se frotter les mains. Dans le foisonnement des analyses visant à expliquer la remontée actuelle de l’inflation, le rôle de la valeur actionnariale est peu évoqué. En effet, puisque le regain inflationniste constaté en 2022 avait pour origine l’évolution du cours des produits énergétiques, il était commode de pointer la guerre en Ukraine. Cependant, on peut aussi expliquer cette tendance haussière par une insuffisance de longue date des investissements dans le secteur de l’énergie. Les chiffres sont aussi limpides qu’inquiétants. Si, par exemple, nous voulons tourner la page des énergies fossiles d’ici à 2050, il faudra tripler le volume des investissements et doubler la fourniture d’électricité provenant de sources renouvelables (« Climate change putsenergysecurity at risk », Organisation météorologique mondiale, 11 octobre 2022). De surcroît, selon cette même source, la faiblesse des investissements ne permet pas de faire face au défi de la décarbonation à la seule échelle qui vaille, c’est-à-dire la planète. C’est ainsi que l’Afrique concentre 60 % des meilleurs sites du point de vue de l’ensoleillement, mais dispose d’à peine 1 % de la capacité photovoltaïque mondiale. Il est toutefois évident que la rentabilisation d’infrastructures solaires en Afrique ne peut s’envisager que sur le long terme, étant donné les limites bien connues de la demande locale. Or, le temps de la valeur actionnariale s’avère nettement plus court. Court-termisme Il y a déjà près de dix ans, les autorités européennes dénonçaient, dans un projet de texte législatif, une évaluation trop fortement déterminée dans le cas du capitalisme actionnarial par « des indices de marché sélectionnés sur une base trimestrielle par les gestionnaires d’actifs » (« Proposition de directive du Parlement européen et du Conseil modifiant la directive 2007/36/CE en vue de promouvoir l’engagement à long terme des actionnaires, et la directive 2013/34/UE en ce qui concerne certains éléments de la déclaration sur la gouvernance d’entreprise », 2014).  Ce court-termisme continue d’ailleurs à affecter le secteur de l’énergie, puisque si les investissements y ont augmenté de 8 % en 2022, la moitié de cette progression était corrélée à des coûts de fonctionnement plus élevés en raison précisément de l’inflation (« World Energy Investment 2022 », International Energy Agency, juin 2022). Il semble donc que le paradigme du capitalisme actionnarial ait progressivement débouché sur un sous-investissement chronique qui a fini par rouvrir la boîte de Pandore de l’inflation. Le secteur de l’énergie n’est d’ailleurs pas le seul concerné. Le recours à des sous-traitants chinois commence également à poser problème. La mondialisation est, de ce point de vue, caractérisée par un excès de centralisation des chaînes de valeur plutôt que par leur éclatement ! Pour le dire simplement, nos grandes entreprises ont placé trop d’œufs dans le panier chinois afin de satisfaire les exigences de profits élevés de leurs actionnaires. Au fur et à mesure que les industries chinoises monteront en gamme à l’avenir, la production de l’empire du Milieu diminuera dans les segments à faible et moyenne valeur ajoutée, ce qui ne manquera pas de favoriser la hausse des prix d’une série de produits de consommation courante. Il s’agit là du deuxième facteur inflationniste inhérent à la primauté accordée à la valeur actionnariale dans la conduite des affaires.   Xavier Dupret, économiste, Fondation Jacquemotte, Bruxelles

Appel au soutien de la Journée des Oubliés des Vacances 2022.

1 août 2022

Nous relayons l'appel de nos amis du Secours Populaire Wallonie-Bruxelles :   Le Secours Populaire Wallonie Bruxelles organise chaque année sa fameuse Journée des Oubliés des Vacances car un enfant sur trois ne part pas en vacances. Pour la modique somme de 6 euros, les enfants visiteront le port de Nieuport, effectueront un voyage en bateau. Pour le repas de midi, ils seront accueillis dans le camping « De Lombarde ». Ils pourront aussi, cela va de soi, faire trempette, construire des châteaux de sable, … Le Secours Populaire prend en charge la totalité des frais de cette journée dont le budget est estimé à 10 000 euros (coût des autocars, des entrées, des repas, des friandises et boissons). Vu les difficultés financières de nos donateurs institutionnels, les aides s’amoindrissent et nous lançons un appel au soutien de toutes les personnes qui apprécient cette belle activité. Tout soutien financier soit être versé sur le compte bancaire BE22 001-3511080-47 du Secours Populaire Wallonie-Bruxelles en mentionnant « soutien à la JOV 2022 »

Ancien président de l’ACJJ, André Dombard, un grand humaniste nous dit « Au revoir »

27 juin 2022

Lorsque vous lirez ces lignes, je serais rentré dans le sommeil définitif. Mes cendres seront bientôt, en route vers l’urne. La mort est une maladie qui se contracte à la naissance, sans espoir de guérison. Le principal, est de ne pas avoir de regrets, mais d’avoir fait le maximum pour que les années passées correspondent au mieux à la forme que l’on voulait leurs donner. Pour réussir une vie, il convient que sur le plan affectif, amoureux, social et sociétal, on nourrisse le moins de regrets possibles. Une réussite n’est jamais complète, quelques situations mal abouties peuvent apparaitre, mais celles-ci doivent rester très modestes. Beaucoup d’humains ont besoin de religions ou de croyances pour s’épanouir ou neutraliser quelques excès. Depuis ma prime jeunesse, c’est la morale parentale et puis l’éducation laïque qui m’a servi de guide. S’impliquer dans une vie collective, sociale et responsable a été un défi de chaque jour. C’est au moment du bilan que l’on considère si le pourcentage de réussite est favorable, ou au moins satisfaisant. Certain de mes amis et proches pourraient avoir la volonté de fleurir mon départ. Si c’est le cas, je les supplie de s’abstenir et éventuellement de verser une participation à la Maison de la Laïcité de Trooz (BE 74 3400 2603 1707) A l’avance, je vous en remercie, vous me prouverez ainsi que vous avez compris le sens que j’ai toujours voulu donner à ma vie. L'ancien échevin de Trooz, André Dombard, annonce son propre décès "La mort est une maladie qui se contracte à la naissance, sans espoir de guérison. Le principal, est de ne pas avoir de regrets" C’est par ces mots qu’André Dombard, mort ce vendredi 24 juin à Trooz, a annoncé son décès sur les réseaux sociaux dans une publication qu'il avait planifiée. "Lorsque vous lirez ces lignes, je serai rentré dans le sommeil définitif. Mes cendres seront bientôt en route vers l’urne." Il a été l’un des derniers échevins "communistes"de l’agglomération liégeoise. Elu communal à Forêt puis à Trooz, il a siégé pendant plus de quarante ans au niveau municipal avant d’abandonner son mandat au collège, voici six ans, et enfin de se retirer complètement de la vie politique voici deux ans, pour raisons de santé. Au fil des scrutins, il a parfois été dans l’opposition, parfois dans la majorité. Il a été à la base du rapprochement entre la gauche et les écologistes qui, localement, a donné naissance au groupe EcoVa. Sport, environnement, travaux, culture patrimoine, tourisme ont figuré parmi ses compétences scabinales; le tourisme surtout a été au centre des préoccupations de cet homme, très attaché aux valeurs de laïcité, et profondément amoureux de son village.

La chauve-souris et le capital

7 juin 2022

Nous avons - enfin - lu "La chauve-souris et le capital" d’Andreas Malm et vous en recommandons chaudement la lecture. Certes, la référence n’est pas toute récente (2020), et certains éléments de contenu sont aujourd’hui à prendre avec des réserves (par exemple, la thèse de l’émergence du Covid au marché de Wuhan n’est pas établie), mais l’analyse globale et les solutions stratégiques sont toujours d’une brûlante actualité et d’une impérieuse nécessité! En seulement 200 pages, Malm dresse un tableau précis et imparable de l’impact du capitalisme sur les écosystèmes et le climat, compare habilement les questions pandémique et climatique et propose une stratégie révolutionnaire pour l’urgence désormais chronique. Plus d'infos: https://lafabrique.fr/la-chauve-souris-et-le-capital/

[COLLOQUE] Peurs, colère, défiance: et après?

1 mars 2022

Notre collègue Xavier Dupret participera au colloque organisé par les Équipes Populaires le 24 mars: "Nous avons lancé il y a deux ans une recherche participative sur les grandes peurs de société. Ce processus nous a amenés, chacun pour soi puis collectivement, à interroger nos perceptions, nos visions du fonctionnement de notre pays, du monde, de tout ce qui constitue notre vie en société; à mettre en lumière les enjeux et les défis qui attisent nos inquiétudes, nous incitant à chercher des réponses pour un avenir plus apaisé. Le moment est venu de partager ces constats avec des penseurs d’aujourd’hui : sociologue, philosophe, économiste..." Toutes les informations ici: https://www.facebook.com/events/532616651436331

Appel à candidatures: De la papa à la frite

18 janvier 2022

Arts & publics et l’Association Culturelle Joseph Jacquemotte proposent une rencontre culturelle et humaine à l’intersection des arts précolombien, postcolonial, européens et numériques. Des jeunes de Belgique et d’Amérique Latine seront invités à créer ensemble des jeux vidéo ouvrant une réflexion sur l’histoire commune des continents européen et sud-américain, et permettant la découverte des cultures mutuelles au départ d’un symbole national belge: la frite. Le projet s’adresse à des jeunes (H/F/X) de 18 à 25 ans résidant en région de Bruxelles-Capitale. 25 places sont disponibles. Les candidatures sont possibles jusqu’au dimanche 6 février à minuit. Informations et formulaire d’inscription ici: https://artsetpublics.be/actualites/papa-frite/!

En finir avec le blocus contre Cuba

14 novembre 2021

Par ce communiqué, l’Association Culturelle Joseph Jacquemotte réitère sa solidarité avec le peuple cubain et dénonce les sanctions mises en œuvre par Washington dans un but de déstabilisation. Cette situation est d’autant plus préoccupante que les 243 mesures de sanction édictées par l’administration Trump restent aujourd’hui en vigueur. L’élection de Joe Biden ne représente donc aucun changement réel en la matière. L’entreprise d’étouffement de l’économie cubaine se poursuit alors même que les effets néfastes de la pandémie de Covid-19 continuent à se faire sentir. Nous en appelons le gouvernement des Etats-Unis à cesser ce blocus inhumain contre Cuba. -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Por este comunicado de prensa, la Asociación Cultural Joseph Jacquemotte reitera su solidaridad con el pueblo cubano y denuncia las sanciones implementadas por Washington con el solo objetivo de desestabilizar un gobierno soberano. Esta situación está todavía más preocupante dado que las 243 medidas de sanción promulgadas por la administración Trump siguen vigentes hoy. La elección de Joe Biden, por lo tanto, no representa ningún cambio real. El objetivo de asfixiar la economía cubana sigue vigente, mientras se siguen sintiendo los efectos de la pandemia Covid-19. Hacemos un llamado al gobierno de Estados Unidos para que ponga fin a este bloqueo inhumano contra Cuba. Pour en savoir plus, cliquer

Penser et agir

23 juillet 2021

Penser & agir offre les clés de compréhension de la société d'aujourd'hui et les outils pour participer à sa transformation. Ce cycle d’éducation populaire de 3 ans est ouvert à tous publics, à titre privé ou professionnel et vise à mieux les armer à la compréhension des temps présents, en les outillant intellectuellement, politiquement et pratiquement. Plus d'infos: https://www.penser-et-agir.be/

Jacquemotte dans Le Monde

13 juillet 2021

Ce 12 juillet 2021, le quotidien "Le Monde" publiait cette tribune de notre collègue Xavier Dupret intitulée "Les marges de manœuvre de l’administration Biden face à Pékin pourraient se réduire sensiblement". En voici le texte:    C’est peu dire que l’ambiance n’est plus au beau fixe entre Washington et Pékin. Depuis la rencontre houleuse d’Anchorage en mars, les choses semblent limpides. L’heure est aux sujets qui fâchent et le dernier sommet de l’OTAN n’a fait qu’accentuer les tensions. Joe Biden pourrait, néanmoins, être contraint à revenir dans les mois qui viennent à davantage de coopération avec le gouvernement chinois. En cause, le danger avéré d’une crise financière outre-Atlantique. Le ratio entre la capitalisation boursière et le PIB des États-Unis, un instrument de mesure élaboré par Warren Buffett en 2001 lors de l’effondrement du Nasdaq, vient de franchir un seuil critique. Fin juin, il s’élevait à 130%. Alors qu’à l’été 2007, la bulle des subprimes éclatait, la valeur totale des instruments financiers à Wall Street représentait 137% du PIB états-unien. Bien sûr, un indicateur considéré isolément ne permet jamais de discerner de façon indiscutable les évolutions potentielles des marchés mais on ne rétorquera pas trop vite que « cette fois,  le contexte est différent ». Il est, en effet, difficile de soutenir que les investisseurs sortiront forcément à temps de la bulle pour procéder à la réallocation de leurs portefeuilles dans la mesure où précisément, les alternatives font défaut. Ces dernières années, les cours ont été principalement tirés vers le haut en raison de l’attrait pour les valeurs numériques. De ce point de vue, la baisse drastique des taux décidée suite à la pandémie n’a fait qu’attiser cet appétit. Lorsque la survalorisation de cette catégorie de titres deviendra intenable, la poule aux œufs d’or sera morte et il sera compliqué de se déporter vers des valeurs classiques. C’est que les actions des secteurs traditionnels ont déjà largement intégré le rebond de 2021 après avoir, somme toute, peu souffert l’an dernier. A l’époque, l’action non-conventionnelle de la Fed leur avait, au demeurant, évité de connaître un plongeon trop marqué. Voilà sans doute pourquoi dans son rapport sur la stabilité financière de mai, la banque centrale américaine n’y allait pas par quatre chemins en s’étonnant du « niveau  élevé de certains actifs par rapport aux normes historiques » avant de préciser que « dans ce contexte, les cours peuvent être vulnérables en cas de baisse de l'appétit pour le risque ». On ne saurait être plus explicite. Bref, la question n’est finalement pas de savoir si une déflagration financière va frapper les Etats-Unis mais davantage quand elle surviendra. Etant donné le niveau actuel de ses taux nominaux, il ne restera sans doute plus à la Fed qu’à se diriger en territoire négatif. Les marges de manœuvre de l’Administration Biden face à Pékin se réduiront alors sensiblement. On ne peut, à ce sujet, que souligner l’importance des achats de bons du Trésor américain par la Chine. Cette dernière possédait pour près de 1.100 milliards de dollars de dette publique US fin avril. La Banque populaire de Chine est, avec le temps, devenue le troisième détenteur étatique de la dette des Etats-Unis, derrière la Fed et à un cheveu de la Banque du Japon. En cas de krach, il s’agit d’un soutien dont Washington ne peut raisonnablement se passer. De leur côté, les autorités chinoises œuvrent, certes, à une dédollarisation de leurs actifs mais n’envisagent cette perspective que sur le long terme et de manière très progressive. Il est vrai qu’une réduction trop brutale par la Chine de son exposition au billet vert se traduirait mécaniquement par une diminution du pouvoir d’achat de ses réserves de change. Il est toujours loisible d’objecter que la dégradation des relations sino-américaines s’explique avant tout par des motifs politiques et des divergences de valeurs. Ce serait peut-être ignorer que « que les hommes s'attachent aussi fortement par les services qu'ils rendent que par ceux qu’ils reçoivent » (Machiavel).

Être neutre dans une situation d’injustice, c’est être du côté de l’oppresseur

19 juin 2021

Universitaires, nous sommes fortement préoccupés par le nouveau cycle de violences que les populations palestinienne et israélienne ont subies. 278 Palestiniens dont 70 enfants ont trouvé la mort à Gaza et en Cisjordanie, et 12 Israéliens sont morts des tirs de roquettes. L’émergence des violences ne peut cependant être comprise hors contexte, et un cessez-le-feu n’empêche pas la perpétuation des injustices, discriminations et expropriations illégales. Depuis 1948, le peuple palestinien s’oppose à un régime de colonisation coupable de nettoyage ethnique, d’occupations et d’annexions de territoires, de transferts de populations et, comme l’a reconnu récemment Human Right Watch, d'apartheid C’est cette situation d’injustice, de violences et de violation constante du droit international et des droits humains que nous devons percevoir et dénoncer derrière la couverture trompeuse qui domine dans les médias belges, soit l’image de l’affrontement entre deux « camps » aux égales responsabilités.

Un manque d’action du gouvernement belge et de l’UE

Les autorités belges ne sont pas extérieures à ce que certains appellent le conflit. Outre qu’historiquement les diplomaties européennes ont organisé les conditions de son émergence en 1948, nous importons annuellement 1,67 milliard d’euros de produits israéliens fabriqués pour bonne partie dans les territoires colonisés et occupés (soit 11 % du total des exportations israéliennes à destination de l’Europe). Par ailleurs, nos universités sont activement impliquées dans des partenariats de recherche avec des institutions israéliennes, académiques comme industrielles, directement impliquées dans les politiques d’occupation, de colonisation et de violation du droit international que commet le régime israélien.
Nous condamnons fermement le manque d’action politique du Gouvernement belge et de l’Union européenne.
Nous souhaitons que les universités et institutions politiques belges et européennes adoptent une position ferme face aux violations flagrantes par Israël du droit international, à la politique illégale d’implantation de colonies et aux lois discriminatoires qui frappent les citoyens palestiniens en Israël. L’impartialité équivaut à soutenir les colonisateurs israéliens. Le cessez-le-feu négocié ne signifie pas la fin de l’occupation. Les Palestiniens continueront à souffrir de la politique israélienne d’occupation et de ségrégation.

Il faut poser des gestes forts

Nous demandons donc aux autorités belges et européennes :
1. la reconnaissance officielle de la Palestine ; 2. des sanctions contre Israël pour violation des droits humains et le remboursement des infrastructures détruites (certaines financées par l’UE) ; 3. la suspension immédiate de tout commerce d’armes entre l’UE et Israël ; 4. le boycott et le désinvestissement des institutions et entreprises israéliennes qui sont complices du régime d’apartheid et en tirent profit ; 5. l’appui à l’enquête de la Cour pénale internationale sur les crimes de guerre commis par Israël en Palestine ; 6. l’arrêt immédiat du blocus de Gaza imposé par Israël et l’Égypte depuis 2006.

Nous demandons aux institutions académiques belges et européennes : 1. le recensement et l’arrêt rapide de l’ensemble des échanges que nos universités, bilatéralement ou multilatéralement, en ce compris au niveau européen, nouent avec les entités israéliennes qui soutiennent et sont complices de l’occupation et la colonisation, et profitent du régime d’apartheid ; 2. la suspension des collaborations avec les universités israéliennes dans le cadre des programmes Horizon 2020 ou Erasmus, qui menacent les droits humains ; 3. l’application cohérente des Principes des Droits de l’Homme dans la recherche et l’enseignement.   *Premiers signataires de l’appel : Marco Abramowicz, chercheur, Fondateur du Centre Aimer, ULB ; Johan Ackaert, Prof., UHasselt ; Spiros Agathos, Prof. ém., UCLouvain ; Jacques Aghion, Prof. ém., ULiège ; Mateo Alaluf, Prof. ém., ULB ; Chloé Allen, doctorante, UCLouvain ; Géraldine André, Prof., UCLouvain ; Frédéric Andrieu, Prof., UCLouvain ; An Ansoms, Prof., UCLouvain ; Elena Aoun, Prof., UCLouvain ; Karel Arnaut, Prof., KU Leuven ; Guy Bajoit, Prof. ém., UCLouvain ; Kholoud Barakat, doctorant, UCLouvain ; Nicolas Bárdos-Féltoronyi, Prof. ém., UCLouvain ; Françoise Bartiaux, Prof., UCLouvain ; Raoul Bauer, Prof. ém., KU Leuven ; Thérèse Beaupain, Prof. ém., ULB ; Pierre Bergmann, Prof. ém., ULB ; Diane Bernard, Prof., USL-B ; Thomas Berns, Prof., ULB ; Francine Bolle, Maîtresse de conférences, ULB ; Michel Bonami, Prof. ém., UCLouvain ; Olivier Bourez, Prof., UCLouvain ; Antoine Bricmont, doctorant, ULB ; Jean Bricmont, Prof. ém., UCLouvain ; Jacques Bude, Prof. ém., ULB ; Agnès Burniat, Médecin – Professeur Associé, ULB ; Martin Buysse, Prof., UCLouvain ; Guy Campion, Prof. ém., UCLouvain ; Pierre-Emmanuel Caprace, Maître de Recherche du F.R.S.-FNRS, UCLouvain ; Yves Cartuyvels, Prof., USL-B ; Isabelle Cassiers, Prof. ém., UCLouvain ; Jenneke Christiaens, Prof., VUB ; Marie-Christine Closon, Prof. ém., UCLouvain ; Valentin Couvreur, chercheur, UCLouvain ; Andrew Crosby, chercheur, UCLouvain ; Eric David, Prof. ém., ULB ; Daniel de Beer, Professeur à la retraite, USL-B ; Hubert de Condé, doctorant, UCLouvain ; Elise Degrave, Prof., UNamur ; Francis Delannay, Prof. ém., UCLouvain ; Florence Delmotte, chercheuse, USL-B ; Marc Delrez, Prof., ULiège ; Bernard Delvaux, chercheur, UCLouvain ; Bruno Delvaux, Prof. ém., UCLouvain ; Pierre Delvenne, Prof., ULiège ; Sarah Demart, Prof., ULB ; Matthieu De Nanteuil, Prof., UCLouvain ; Serge Deruette, Prof., UMONS ; Cécile de Ryckel, Prof. retraitée, HE ICHEC ECAM ISFC ; Iris Derzelle, doctorant, Université Paris-Est Créteil ; Myriam De Spiegelaere, Prof., ULB ; Yannicke de Stexhe, doctorant, UCLouvain ; Philippe Devillé, Prof. ém., UCLouvain ; Elena Di Pede, Prof., Université de Lorraine-Metz ; Jean Donnay, Prof. ém., UNamur ; Philippe Donnen, Prof., ULB ; Juliette Dor, Prof. ém., ULiège ; Colette Duez, Chargée de recherche FNRS retraitée, ULiège ; Martin Buysse, Prof., UCLouvain ; Xavier Dumay, Prof., UCLouvain ; Xavier Dupret, Prof., ISFSC ; Vincent Engel, Prof., UCLouvain ; Jacques Englebert, Prof., ULiège ; Ingrid Falque, Chercheuse qualifiée du FNRS, UCLouvain ; Bernard Feltz, Prof. ém., UCLouvain ; Isabelle Ferreras, Maître de recherches FNRS, UCLouvain ; Denis Flandre, Prof., UCLouvain ; Eric Florence, Chargé de cours, ULiège ; Camille Focant, Prof. ém., UCLouvain ; Maxime Fontaine, chercheur, ULB ; Jean Frenay, chargé de cours retraité, ULiège ; Bruno Frère, Prof., ULiège ; Jean-Marie Frère, Prof. ém., ULiège ; Geneviève Freres, Collaboratrice scientifique, UCLouvain ; Christine Frison, chercheuse, UCLouvain ; Pierre Galand, Prof. ém., ULB ; François Gaspard, chercheur, UCLouvain ; Eric Gaziaux, Prof., UCLouvain ; Yves Genin, Prof. ém., UCLouvain ; Gilles Germain, doctorant, ULB ; Marc Germain, Prof. ém., Université de Lille ; Pierre Geron, lecturer, ULiège ; Geoffrey Geuens, Prof., ULiège ; Marie Gevers, Prof. ém., UNamur ; Michel Gevers, Prof. ém., UCLouvain ; Pierre Gillis, Prof. ém., UMONS ; Laurent Gilson, doctorant, UCLouvain ; Victor Ginsburgh, Prof. ém., ULB ; Joël Girès, chercheur, ULB ; André Gob, Prof. ém., ULiège ; Corinne Gobin, chercheuse, ULB ; Xavier Gonze, Prof., UCLouvain ; José Gotovitch, Prof. honoraire, ULB, membre de l’Académie royale de Belgique ; Nathalie Grandjean, chercheuse, UNamur ; Jean-Claude Grégoire, Prof. ém., ULB ; Christin Guillain, Prof., USL-B ; Serge Gutwirth, Prof., VUB ; Philippe Hambye, Prof., UCLouvain ; Malika Hamidi, chercheuse, Université Gaston Berger ; Mejed Hamzaoui, Prof., ULB ; Julie Hermesse, Prof., UCLouvain ; Michel Hubert, Prof., USL-B ; Perrine Humblet, Prof. ém., ULB ; Mark Hunyadi, Prof., UCLouvain ; Heinz Hurwitz, Prof. ém., ULB ; Patrick Italiano, chercheur, ULiège ; Omar Jabary Salamanca, chercheur, ULB ; Marc Jacquemain, Prof. ém., ULiège ; Dominique Jacquemin, Prof., UCLouvain ; Laurent Jacques, Prof., UClouvain ; David Jamar, Prof., UMONS ; Alice Jandrain, doctorante, UCLouvain ; Bichara Khader, Prof. ém., UCLouvain ; Pierre Klein, Prof., ULB ; Sophie Klimis, Prof., USL-B ; Maryam Kolly, Professeure invitée, USL-B ; Abdelhadi Laghribi, doctorant, ULB ; Pieter Lagrou, Prof., ULB, ; Corentin Lahouste, chercheur, UCLouvain ; Pierre Lannoy, Prof., ULB ; Frédéric Laugrand, Prof., UCLouvain ; Gwenaël Laurent, doctorant, UCLouvain, ; Pierre-Joseph Laurent, Prof., UCLouvain ; India Ledeganck, doctorante, UCLouvain ; Vincent Legrand, Prof., UCLouvain ; Marc Lenaerts, Prof., ULB ; Baptiste Leroy, Chargé de cours, UMONS ; Caroline Letor, Prof., Université de Sherbrooke ; Claire Lobet-Maris, Prof., UNamur ; Céline Mahieu, Prof., ULB ; Olivier Malay, chercheur, UCLouvain ; Jacques Malchaire, Prof. ém., UCLouvain ; Pierre Marage, Prof. ém., ULB ; Christian Maroy, Prof. ém., UCLouvain, Université de Montréal ; Éléonore Martin, doctorante, UMONS ; Esteban Martinez, Prof., ULB ; Marco Martiniello, chercheur, ULiège ; Marc Mawet, Prof., ULB ; Xavier May, chercheur, ULB ; Jacinthe Mazzocchetti, Prof., UCLouvain ; Marc-Emmanuel Mélon, Prof., ULiège ; Laurence Mettewie, Prof., UNamur ; Frédérique Mies, chercheur, ULB ; Michel Molitor, Prof. ém., UCLouvain ; Anne Morelli, Prof. ém., ULB ; Marc Mormont, Prof. ém., ULiège ; Michel Mouchart, Prof. ém., UCLouvain ; Sarah Murru, chercheuse, UCLouvain ; Carla Nagels, Prof., ULB ; John Nieuwenhuys, doctorant, ULB ; Jean-Luc Nsengiyumva, chercheur, USL-B ; Aymar Nyenyezi Bisoka, Prof., UMONS ; François Ost, Prof. ém., USL-B ; Marcel Otte, Prof. ém., ULiège ; Pauline Otzenberger, doctorante, UCLouvain ; Nouria Ouali, Prof., ULB ; Christine Pagnoulle, Prof. ém., ULiège ; Constantino Paonessa, chercheur, UCLouvain ; Maurice Pasternak, Prof. ém., artiste ; Olivier Paye, Prof., USL-B ; Jean Pestieau, Prof. ém., UCLouvain ; Riccardo Petrella, Prof. ém., Président de l’Agora des Habitants de la Terre ; Charlotte Pezeril, chercheuse, ULB ; Jean-Philippe Platteau, Prof. ém., UNamur ; René Plisnier, Chef de travaux (retraité), UMONS ; Aurore Potalivo Richardson-Todd, doctorante, UCLouvain ; Jean-Jacques Quisquater, Prof. ém. UCLouvain, membre Académie Royale de Belgique ; Antoine Printz, doctorant, UCLouvain, ; Jean-Pierre Raskin, Prof., UCLouvain ; Paul Reding, Prof. ém., UNamur ; François Renaud, doctorant, UCLouvain ; Simon Ridley, doctorant, UCLouvain ; Gabriel Ringlet, Prof. ém., UCLouvain ; Claire Rommelaere, chercheuse, UNamur ; Antoine Saint-Amand, doctorant, UCLouvain ; Chloé Salembier, Prof., UCLouvain ; Jean Salmon, Prof. ém., ULB ; Alena Sander, doctorante, UCLouvain ; Pierre Yves Schobbens, Prof., UNamur ; Nicolas Schroeder, Prof., ULB ; Xavier Seron, Prof. ém., UCLouvain ; Christine Servais, Prof., ULiège ; Olivier Servais Prof., UCLouvain ; Jihane Sfeir, Prof., ULB ; Nissaf Sghaïer, doctorant, USL-B ; Thibaut Slingeneyer, Prof., USL-B ; Miguel Souto Lopez, Prof., UCLouvain ; Michel Staszewski, chercheur invité, ULB ; Bernard Stevens, Prof. ém., UCLouvain ; Jean Stillemans, Prof. ém., UCLouvain ; Lucienne Strivay, Prof., ULiège ; Marcelle Stroobants, Prof. ém., ULB ; Nozomi Takahashi, chercheuse, UGent ; François Thoreau, Prof., ULiège ; Fadel Tissir, Prof., UCLouvain ; Eszter Vamos, Prof. ém., ULB ; Emmeline Van den Bosch, assistante, UCLouvain ; Nicolas Van der Linden, Maître de conférences, ULB ; Christian Vandermotten, Prof. ém., Membre de la Classe des Lettres de l’Académie ; Marc Vanesse, Prof., ULiège ; Karel Vanhaesebrouck, Prof., ULB ; Tania Van Hemelryck, Prof., UCLouvain ; Daniel Vanhove, auteur ; Axel van Lamsweerde, Prof. ém., UCLouvain ; Pacaline Van Oost, doctorante, UCLouvain ; Sixtine van Outryve, doctorante, UCLouvain ; Dan Van Raemdonck, Prof., ULB ; Brigitte Van Wymeersch, Prof., UCLouvain ; Claude Veraart, Prof. ém., UCLouvain ; Marc Verdussen, Prof., UCLouvain ; Marie Verhoeven, Prof., UCLouvain ; Pierre Verjans, Prof., ULiège ; Pierre Viart, Chargé de cours honoraire, ULB ; Enrico Vitale, Prof., UCLouvain ; André Wénin, Prof. ém., UCLouvain ; Sébastien Wertz, chercheur, UCLouvain ; Vincent Wertz, Prof., UCLouvain ; Patricia Willson, Chargée de cours, ULiège ; Laurence Wolsey, Prof. ém., UCLouvain ; Isabel Yépez del Castillo, Prof. ém., Chercheuse IACCHOS, UCLouvain ; Vincent Yzerbyt, Prof., UCLouvain ; Karim Zahidi, docent, UAntwerpen ; Benedikte Zitouni, chercheuse, UCLouvain.